Les épaules invisibles des thérapeutes
Le revers du don de soi chez les thérapeutes
Être thérapeute, c’est plonger chaque jour dans les océans d’émotions humaines. C’est écouter, comprendre, contenir… tout en gardant son propre cap.
Ce don de soi, lorsqu’il est mal équilibré, devient un terrain fertile pour l’usure intérieure. Beaucoup finissent par s’oublier au nom du service aux autres, jusqu’à ne plus savoir distinguer la compassion de l’épuisement.
On peut aimer profondément son métier… et pourtant, se vider à force de vouloir rallumer le feu des autres sans raviver le sien.
➤ C’est là que commence une autre vérité : l’équilibre fragile entre donner et se retrouver.
L’équilibre fragile entre donner et se retrouver
Être thérapeute, c’est vivre avec intensité. C’est plonger profondément dans les âmes, absorber, comprendre, apaiser… jusqu’à parfois oublier que vous êtes, vous aussi, un être humain qui a besoin de douceur, de rire, de légèreté, de vivant.
Tu as le droit que ton amour te chouchoute. Tu as le droit qu’on prenne soin de toi aussi. Tu as le droit d’être dans la légèreté, le plaisir simple, la détente totale.
Ce n’est pas une fuite, ni un “manque de conscience”. C’est ton système nerveux qui réclame le juste équilibre : celui qui te permet de rester canal, présent, vivant, sans te dissoudre dans la douleur du monde.
Tu ne peux pas rester dans le rôle du thérapeute en permanence.
Ton humanité fait partie intégrante de ton feu sacré.
➤ Et si tu cessais de "tenir" pour commencer à respirer ?
Rallumer son propre feu intérieur
Ce feu intérieur, c’est la source. Celui qui brûle sans consumer, éclaire sans aveugler. Il ne se rallume pas par la volonté, mais par la présence : en ralentissant, en respirant, en se laissant toucher à nouveau par la beauté simple de la vie.
Le thérapeute n’a pas besoin de se purifier sans cesse. Il a besoin de se nourrir de vivant, d’amour vrai, d’art, de silence. Ce sont ces nourritures invisibles qui maintiennent la flamme sans qu’elle ne dévore.
Rallumer son feu intérieur,
c’est se souvenir que l’on ne guérit pas les autres :
on rayonne une fréquence qui leur rappelle leur propre lumière.
➤ Et si la véritable maîtrise, c’était d’apprendre à brûler sans se consumer ?
Et parfois, la vie te renvoie un signe.
Un mot, un message, une gratitude déposée sans le savoir…
Comme une réponse silencieuse à tout ce que tu transmets.
Et ce matin, j'ai reçu ce message privé...
Message reçu au petit matin
... Surtout, je t’ai écrit là parce que je voulais te dire que le métier que tu fais, c’est énorme. Faut avoir les épaules pour chaque client. Ça ne doit pas être simple d’entendre tout ça, tous les problèmes des gens. Rien que pour ça, Sandrine, bravo à toi. Franchement, c’est un métier où il faut être très fort, et toi tu l’es.”
— Alex
Il y a parfois, dans un simple message,
plus de reconnaissance que dans mille discours.
Et c’est souvent là que le cœur se souvient de pourquoi
il a choisi cette voie.
J’ai relu ces mots plusieurs fois. Et j’ai senti à quel point ce que nous portons, nous les thérapeutes, est à la fois une charge et une bénédiction.
À celles et ceux qui transmutent en silence
À toi qui portes, encore et encore. Qui écoutes les âmes quand elles tremblent. Qui offres ton calme quand tout s’effondre. À toi qui absorbes sans bruit, qui tiens la main sans rien dire, et qui continues à aimer malgré la fatigue du monde.
Sache que ton œuvre est réelle, même si elle ne laisse pas toujours de traces visibles. Chaque regard apaisé, chaque respiration retrouvée, chaque silence réparé est un monde sauvé.
Parce qu’un monde guéri commence toujours par un thérapeute en paix.
— Sandrine Gauthier
Hypnothérapeute & accompagnante en réveil de conscience
